Bourgogne Chitry, l’autre Chablis (au Domaine Chalmeau)
Vignoble : BOURGOGNE Appellation : BOURGOGNE CHITRY Aaaah la Bourgogne… On a beau critiquer ses prix excessifs, ses appellations « tape à l’œil »… En bons parisiens, on est bien…
Le vigneron bourguignon vit le plus souvent dans un village, et cultive des parcelles très diverses d’où il tire toute une gamme d’appellations. Un même « climat » peut comprendre sur quelques hectares 10 ou 20 propriétaires différents et autant de vins. Le célèbre clos de Vougeot, est un géant avec ses 50 hectares clos de murs, donne chaque année une centaine de cuvées qui vont du sublime au moyen.
Tout au nord de la Bourgogne, le vignoble de l’Auxerrois. A l’époque, le vin de Tonnerre jouissait d’une grande réputation : un ouvrage de 1884 les cite parmi les premiers vins rouges de France. Ces vins ont quasiment disparu, emportés comme tant d’autres par la tourmente du phylloxéra. Certains ont été récemment remis en valeur, comme le vignoble de Vézelay. Le Bourgogne Epineuil, aux portes de Tonnerre, est un bon rouge de pinot, tandis que le Bourgogne Irancy tire du rare cépage césar une bonne rusticité. Le Sauvignon-de-Saint-Bris est une rareté en Bourgogne : il nous rappelle le Sancerrois assez proche.
Mais le grand vin blanc « star » de l’ Auxerrois est le Chablis : sur 2500 hectares se récolte un vin très sec, marqué d’un goût minéral et de « pierre à fusil », qui fut plagié dans le monde entier. Les meilleurs Chablis viennent de sols de nature calcaire ; c’est le cas des sept grands crus : Blanchot, Bougros, Les Clos, Grenouille, Preuses, Valmur, Vau désir, qui sont l’archétype du Chablis, un peu austères dans leur jeunesse, secs et puissants, et s’ épanouissent avec quelques années de cave. C’est aussi le cas des meilleurs premiers crus, les plus anciens, dont certains (Fourchaume, Mont-de-Milieu, Montée-de-Tonnerre … ) sont très proches des grands crus. Mais une bonne partie du vignoble ne bénéficie pas de ce sol, ni d’une exposition garantissant un bon mûrissement à cette latitude élevée. Leurs vins, se rejoignent sous l’étiquette du Petit Chablis, vif et léger.
La « Côte », celle qui donne à la Bourgogne sa renommée, débute aux portes de Dijon. Le premier village réellement viticole est Marsannay, surtout renommé pour ses rosés de pinot fins et élégants. Puis arrive Fixin, aux vins solides, surtout en premiers crus. Gevrey-Chambertin, comme beaucoup d’autres communes, prolongé son nom de celui de son cru le plus célèbre.
Cette commune comprend 6 grands crus et de nombreux premiers crus, pleins et colorés et de très bonne garde : ils demandent souvent dix ans pour dévoiler leurs arômes nobles de fruits ou de venaison. En grands crus, le Chambertin et le Chambertin Closde-Bèze, qui peut être déclaré sous le nom de Chambertin, marchent devant leurs« satellites » : Latricières, Mazis, Mazoyères, Charmes, Griotte, Chapelle, tous suivis du nom de Chambertin, car ils touchent ce « climat». D’autres premiers crus sont de qualité voisine, en particulier le ClosSaint-Jacques. Après les premiers crus viennent les « villages », d’appellation simple Gevrey-Chambertin. Le classement des sols bourguignons est ainsi clair sous sa complexité apparente : grands crus, premiers crus, villages. C’est l’héritage de siècles d’examen des sols par les moines, puis les viticulteurs, et qui est rarement pris en défaut. La côte suit ensuite la route nationale vers le sud, les meilleurs crus se succédant à mi-hauteur du coteau, exposés le plus souvent à l’est. D’abord vient Morey-Saint-Denis, petite commune par sa taille, mais grande par sa qualité, qui comprend 4 grands crus qui annonce Chambolle-Musigny. À Morey, le Clos-de-La Roche, le Clos Saint-Denis, le Clos-de-Tart et le Clos des-Lambrays, les 2 derniers constituant des crus quasiment monopoles, tous vins fermes, d’une robe profonde, de long vieillissement.
Le vignoble grimpe sur le coteau étroit jusqu’à la limite de la terre cultivable. Le Musigny comportait naguère une petite proportion de chardonnay qui, mêlé au pinot noir, en accentuait la légèreté et le bouquet ; il donne aujourd’hui le rare Musigny blanc, classé comme le rouge en grand cru. Sous le Musigny s’étend le vaste clos de Vougeot, l’orgueil de la côte de Nuits. On perçoit ici toute la pérennité de la Bourgogne, façonnée par les moines de Cîteaux. Entièrement ceint de murs, le clos couvre 50 hectares aujourd’hui divisés entre quatre-vingts propriétaires ; si le sol est de nature différente entre le haut du clos proche de Musigny et les terres plus grasses du bas de côte, on trouve cependant des constantes dans les vins : généreux, certes corsés mais veloutés, ils acquièrent avec l’âge une rondeur et une pourpre cardinalice qui les destinent aux viandes raffinées. Le reste de la commune donne des vins assez proches en appellation Vougeot, et un rare premier cru blanc.
La commune de Flagey-Echézeaux n’a pas d’appellation propre, car le village est dans la plaine. Les quelques « villages » rejoignent l’appellation Vosne-Romanée, mais les deux grands crus portent leur nom Les Grands Echézeaux surplombent le clos de Vougeot à l’entrée d’un combe », tandis que les Echézeaux prolongent vers Vosne-Roman. Ces deux vins sont corsés et séveux, le premier étant le meilleur.
Les 200 hectares de Vosne-Romanée sont bien loin de satisfaire la demande mondiale pour ces vins soyeux et extrêmement nuancés, dont le charme immédiat ferait presque oublier qu’ils doivent vieillir. Le domaine de La Romanée-Conti possède en monopole deux grands crus : La Romanée-Conti, le vin rouge le plus cher au monde, dont les 18 000 mètres carrés produisent quelques milliers de bouteilles d’un nectar chatoyant,« main de fer dans un gant de velours », qui offre au superlatif toutes les facettes du pinot noir; et La Tâche, parfois plus musclé, et de très longue garde. Les Richebourgs sont des vins généreux et corsés, ils doivent au sous-sol argilo-calcaire leur robe sombre et leur sève persistante. La Romanée-Saint-Vivant est un autre grand cru, parfois plus léger, mais typique de la finesse de Vosne. Quant à La Romanée, bien peu l’ont goûtée, car c’est la plus petite appellation contrôlée d France. La Grand Rue, enfin, a été logiquement promue en Grand Cru comme l’autorise sa situation, enchâssée entre La Tâche et La Romanée-Conti. Les vins de Vosne se sont toujours vendus à des prix très élevés, tant les grands crus que les premiers crus souvent excellents.
Nuits-Saint-Georges, qui fait figure de métropole auprès des petits villages alentour, produit des vins d’un rouge soutenu, corsés, d’arômes parfois sauvages, bons compagnons des gibiers et des viandes puissantes. L’appellation déborde au sud sur la commune de Prémeaux et marque la fin de la côte de Nuits.
Commence alors la côte de Beaune, où l’on retrouve de grands vins rouges, mais aussi des blancs, et quels blancs! Toujours à droite de la nationale 7 4, voici le cru de Corton le plus étendu des grands crus de Bourgogne : 160 hectares de vins rouges corsés, sévères, qui doivent absolument vieillir ; et de vins blancs très fermes, de la puissance d’un rouge ; ils sont le plus souvent déclarés en Corton-Charlemagne, en hommage à l’empereur qui aurait fait planter le coteau en vignes blanches pour ne plus tacher de vin sa barbe légendaire. Légende ou réalité, peu importe, les Cortons sont d’un haut niveau de qualité dans les deux couleurs. La montagne de Corton s’étend sur trois communes qui possèdent leur appellation propre Ladoix, aux vins fermes, parfois un peu rustiques, Aloxe-Corton, dont les meilleurs terrains sont des grands crus, et Pernand-Vergelesses, joli village en retrait de la côte, qui donne de bons vins rouges et blancs.
Savigny-les-Beaune est la première commune de l’orbite de Beaune, puis vient Chorey-les-Beaune, et Beaune · les vins de Beaune sont les plus charmeurs de Bourgogne : ils étaient autrefois cuvés brièvement, pour conserver une robe claire et la finesse de leur bouquet. Ils sont restés non pas légers, mais souples, élégants et raffinés ; la commune produit aussi de nombreux vins blancs d’un beau bouquet. De très nombreux premiers crus autour de cette capitale du vin. Visitez Beaune et ses vieilles rues, voir les célèbres Hospices, propriétaires de vignobles de qualité, et visiter les caves des producteurs. L’appellation Côte-de-Beaune concerne quelques vins produits en haut de coteau.
Le célèbre premier cru beaunois du clos des Mouches marque l’entrée à Pommard, dont les vins sont plus tanniques et robustes que les Beaunes. Ils vieillissent bien et accompagnent gibiers et viandes en sauce. Quelques différences de sol et d’exposition suffisent à donner aux Volnays voisins un supplément de finesse et une robe moins soutenue. Ces deux communes ne possèdent pas de grands crus, mais les meilleures parcelles en seraient dignes.
Une combe en retrait donne accès à 3 villages vignerons : Monthélie, qui donne surtout des vins rouges assez corsés, Auxey-Duresse, joli bourg dont l’exposition sud permet des vins de belle qualité en rouge comme en blanc, Saint-Romain, qui produit souvent des blancs du type de Meursault. À Meursault débute le plus célèbre vignoble de vins blancs secs du monde : le cépage chardonnay y donne sa pleine dimension. Le vignoble de Meursault ne comprend pas de grands crus, mais de nombreux premiers crus dont certains sont de grande qualité : Les Perrières, les Genevrières, la Goutte d’Or … Les vins sont amples, gras et parfumés de noisette, souvent élevés en fûts qui les marquent d’arômes vanillés ; ils ont toujours connu un vif succès. Au nord de la commune, on trouve sous le nom de Meursault-Blagny d’excellents vins rouges et blancs, tandis que les vins rouges contigus à Volnay prennent ce nom.
Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet sont renommés pour leurs grands crus de blancs. Les « simples » villages et les premiers crus sont plus secs que les Meursaults, mais d’une bonne définition, sans mollesse les vins rouges sont assez solides. La gloire des deux communes, ce sont les cinq grands crus qui suivent.
Le Montrachet, partagé entre Puligny et Chassagne, couvre 8 hectares à l’altitude de 260 mètres. Sur cette terre pauvre, le chardonnay donne un vin d’une grande concentration, dont la puissance alcoolique évolue au vieillissement vers une plénitude étonnante pour un vin sec ; c’est un vin rare, cher, et que l’on ne doit pas servir trop frais, ni trop jeune.
Le Chevalier-Montrachet, sur la seule commune de Puligny, couvre les derniers arpents cultivables avant le« Mont-Rachet », la montagne. Il doit à son altitude élevée une évolution plus rapide, une légèreté qui renforce sa finesse.
Sur 12 hectares, le Bâtard-Montrachet, est un peu plus rond que le Montrachet, plus facile ; ce n’en est pas moins un grand vin.
Le Bienvenue-Bâtard-Montrachet, sur Puligny, et les Criots-Bâtard-Montrachet, sur Chassagne, sont les derniers de la famille, petits vignobles où l’on retrouve l’élégance du Bâtard. Puligny et Chassagne comptent d’autres premiers crus de grande qualité.
En retrait de la côte, nous trouvons Saint-Aubin, petit vignoble de bons blancs secs et de rouges assez corsés.
Après Chassagne, le vignoble prend une exposition sud qui permet la bonne maturité des vins de Santenay, surtout rouges, francs et directs, parfois blancs. Une appellation récente regroupe sous le nom de Maranges la production de plusieurs communes qui bornent le département, et le vignoble, de la Côte-d’Or.
Les quelques milliers d’hectares de la côte de Nuits et de la côte de Beaune, s’ils produisent les plus grands vins, ne sauraient suffire à la demande de Bourgogne. D’autres appellations produisent des quantités importantes, à commencer par le Bourgogne générique, rouge et blanc, le Bourgogne Passe-ToutGrain, assemblage de pinot et de deux tiers de gamay, le Bourgogne Grand Ordinaire, qui utilise d’autres cépages traditionnels, enfin le Bourgogne Aligoté, blanc issu du cépage aligoté, moins aromatique que le chardonnay, mais qui prend de l’ ampleur sur de vieux pieds de vigne, et particulièrement dans son fief de Bourgogne Aligoté-Bouzeron. Les autres vins sont produits sur toute l’étendue du vignoble.
D’autres appellations sont plus restrictives : les Bourgogne Hautes-Côtes de-Nuits et Bourgogne Hautes-Côtes de-Beaune sont les vignobles de l’arrière côte. Leur situation élevée donne aux vins un caractère plus léger et une apogée plus rapide. Les Côtes de-Nuits-Villages viennent de terres soit tout au nord, soit tout au sud de la côte de Nuits. Quant aux Côtes-de-Beaune Villages, ils sont issus de diverses parcelles de la côte de Beaune.
Le vignoble se poursuit par la côte chalonnaise, qui donne surtout des Bourgognes génériques, regroupés depuis peu en Bourgogne Côte Chalonnaise. Rully, connue pour des vins rouges assez fermes, qui prennent le pas sur de bons blancs. Puis vient Mercurey, de bons rouges assez souples ; Givry, des rouges d’une bonne mâche, et Montagny, des blancs de chardonnay assez légers.
Le Mâconnais est une vaste région de vins plus modestes, rouges. et blancs. Les Mâcons peuvent porter le nom de leur commune d’origine. On y trouve quelques bons crus de blancs.
Pouilly-Fuissé est le plus connu : à l’ouest de Mâcon, ce vignoble de chardonnay produit à l’ombre de la roche de Solutré de grands vins blancs secs, vifs et bouquetés.· Les deux communes voisines donnent le Pouilly-Loché et le Pouilly-Vinzelles, de moindre ampleur. Enfin, · Saint-Véran marque la limite avec le Beaujolais, avec des blancs secs et fruités sans trop de prétention. Ainsi finit l’itinéraire de la Bourgogne, qui ne se laisse découvrir que par une patiente visite, pour le, plus grand plaisir des amateurs de bons vins, de bonne chère et de belles pierres.
Vous avez l’habitude de passer commande pour recevoir vos vins de Bourgogne préférés ? Mais saviez-vous qu’il est également possible d’investir dans le vin. C’est même l’un des placements préférés des Français ces dernières années. Investir dans le vin présente plusieurs avantages.
Tout d’abord, cela vous permet de diversifier vos placements. Il n’y a pas que l’immobilier ou les actions pour placer votre argent. Le vin est un actif tangible de prestige, et la volatilité des grands crus est modérée. De plus, vous faites preuve de chauvinisme en soutenant un patrimoine local, reconnu à travers le monde. C’est donc un investissement socialement responsable qui soutient les domaines en les faisant toujours plus rayonner au niveau mondial. Le vin est un véritable produit de luxe de l’économie française et incarne sa culture et son art de vivre.
Enfin, dernier avantage à investir dans le vin, c’est un très bon placement à long terme. Les grands crus gagnent en qualité et en valeur au fur et à mesure qu’ils approchent de leur période d’apogée gustative. Plus ils seront bons, plus ils seront achetés et plus les stocks commenceront à diminuer. Et quand l’offre diminue, les prix ont tendance à augmenter. Un excellent investissement.
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